•   A cet instant où je prenais place sur une chaise de trottoir je n'imaginais pas déclencher l'élément ni le vecteur thématique que mon intuition, sans préalable ni précise réflexion, avait engagé. Assis, collé à sa vitrine, attendant en sirotant deux espressiones, les gens passaient devant ce bistrot dont le nom m'a échappé et qui est sans importance ici mais auquel seulement je tournais le dos. Situation: Xème arrondissement de Paris juste à la croisée des rues d'hauteville et de Paradis, en face du café bar "le Londres" et de Micky coiffure. Je me souviens mieux de ce qui se présentait devant moi, moins de ce qu'il y avait derrière. Mais en l'occurrence c'est là que je déclenchais la première session photos du thème "les pieds de Paris" qui engendrera une histoire plus profonde qui reste encore en construction mais qui s'intitule déjà "un pas, un autre...". Hommes rouges, femmes mauves, enfants verts, poussettes jumelées, caddies vides, bicyclettes rouillés, jambes poilues, pieds "tongés", baskets hautes, escarpins rouges, mocassins bruns, tout ce passage désordonné m'évoqua l'attitude pressante et pressée, le va et vient continuel que montrent et impliquent ces rues; les gens marchant, allant pétrir leurs pains, tronquer leurs aumônes, leurs arômes, satisfaire leurs désirs, leurs plaisirs, leur préoccupations, exécuter leurs responsabilités et leurs devoirs. Ce mouvement m'interpella, mon appareil au bout des doigts, je fis les premiers shoots. Le centre vital se trouvait là, le coeur des choses était là mais il était là comme il est partout et comme une fourmilière en activité permanente, ça grouillait. Et comme une fourmilière en activité permanente ça grouille toujours. Ce grouillement propose et m'évoque un thème sur l'Homme dans son activité son travail commun son existence collective et paradoxalement l'Homme dans sa nature individuelle, mais nous entendons biens que le partage n'est rien sans l'individu et que donc l'individualité de chacun y joue son rôle. Il m'évoque aussi ce "moteur monde" dont nous formons les engrenages pour qu'il fonctionne comme on l'a construit; cette construction demeurant celle que nous connaîssons, ce n'est pas la peine d'entrer dans les détails. Alors ce monde que nous avons tous en commun et que nous piétinons ensemble chaque jour, ces défilés, ces gestes mesurés, ces pas élancés, posés, arrachés, ces variations et cette innocence des passagers de l'espace et du temps habités par d'autres pensées, me donnent et me procurent la base et l'essence de ce travail. J'apporterai par l'expression artistique une emprunte de notre époque, comme un jeu d'expressions corporelles et de danse, une harmonie collective, déplacé et dissonante, un tango généreux à bientôt 7 milliards. Une vie, des rues, une anthropologie artistico orchestrée et chorégraphique, une vision d'extérieur, une relation physique et spirituelle. Voilà 2007, le 21ème siècle à son aube et 3 personnage, 3 caractères, 3 parmi les milliards pour en témoigner. Pourquoi pas, n'est-ce pas cela à quoi je m'emploie aussi!?
    ...à suivre...

    SdH


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  • Amarrés, posés, coursés, douloureux, assoiffés, ils battent la mesure. Le temps suit en parrallèle et continue sa route. Eux dessinent la furie, l'impatience, le rythme effréné d'une société en activité, pleine de pas, de marches, de torsions, de pertes et d'espoir. Ils obéissent et suivent les routes indiquées et transmises par nos états; nos affaires, et subissent le mené combat vers l'aboutissement, la libération, l'aube d'un autre jour.

    SdH


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