• welcome

    Hello and welcome to the exciting world of freedom, ephemera, Hip and developments, beatniks, love, sweetness, beauty and deviancy, peace, transients,illusion and passing fancy, weakness, crapurban jungle, nature and disillusion related to relativity and high degree of shoots. Nevertheless it is the truth, the whole truth and nothing but the truth in wonderland!
    SdH
     
  • Un dimanche de plus. Encore un de plus dans ce monde incertain de ses connaissances élitaires, de ses travaux à toutes sauces mixés, multipliés et intégrés dans la masse populaire et dans nos concepts remis maintes fois au goût du jour, modelés, remodelés, erronés soient-ils encore. Sommes-nous sur la voie ?

    Je me réveille ce matin, libre, opiniâtre, intéressé, conduit par l’amour. Je vois que tout est nettoyé sur la table du salon. Je me suis endormi sur le canapé. Ils sont couchés tous les deux. Tout est beau…

    Jusqu’au moment où je me demande si ailleurs tout va bien !

    Toujours cette prise de conscience ! Que faire ? Rien à faire malheureusement !

    Je regarde autour de moi et retrouve ce bonheur. Partager ce que je vis avec les miens. Ceux qui m’entourent.

    Je me remet la première sensation du matin.

    La liberté m’envahit; le partage, l’amour, la joie aussi. C’est beau. C’est bien. C’est tout. Paix du dimanche, entrecoupée, retrouvé de bon gré.

    Un appel ou un rappel de sérénité de calme et de quiétude me remet sur la voie. Ma route. Ma vie…à chois.

    SdH

     


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  • Le vent souffle sur la plaine, le soleil éclate puis à la une laisse place à la lune, les marées inondent et se retirent comme pour couvrir et découvrir, réchauffer puis aérer les coquillages et crustacés, les jours s'enchaînent à vive allure et tout en symbiose, en laissant traces, acnés, griffures et grains de beauté, la roue tourne continuellement...


    2 commentaires
  • Avec la définition complète je propose une petite révision du verbe aimer afin que ceux qui n'osent n'hésitent plus à l'utiliser...
     
    AIMER, verbe trans.
    [Le suj. désigne gén. une pers. ou un être animé] Éprouver, par affinité naturelle ou élective, une forte attirance pour quelqu'un ou quelque chose.
    I.− [L'obj. est un nom ou un pron.]
    A.− Emploi trans.
    1. [L'obj. désigne une pers. ou un être assimilé à une pers.; l'accent est mis sur le lien affectif]
    a) [Le subst. correspondant est amour]
    [Avec une idée de lien moral et/ou spirituel]
    [L'obj. désigne des membres de la famille naturelle] Aimer ses parents, ses enfants :
    1. Vous perdrez un père qui avait tâché de substituer la raison au sentiment, et qui ne vous en aimait pas moins; son esprit était véritablement dupe de son cœur, ...
    G. Sénac de Meilhan, L'Émigré, 1797, p. 1836.
    2. ...dès que la raison vint à poindre, je me mis fort à t'aimer, ce qui dure encore. Maman était contente de cette union, de cette affection fraternelle, et te voyait avec charme sur mes genoux, enfant sur enfant, cœur sur cœur, comme à présent, les sentiments grandis seulement.
    M. de Guérin, Journal intime, 1838, p. 180.
    3. Elle mourut en couches. Il en faillit mourir aussi... Mais la vue de l'enfant lui donna du courage : un petit être crispé qui geignait. Il l'aima d'un amour passionné et douloureux, d'un amour malade où restait le souvenir de la mort, mais où survivait quelque chose de son adoration pour la morte.
    G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, Le Petit, 1883, p. 389.
    9. Vous savez la fragilité de l'amour sexuel, que sa naissance dépend de la matité d'un teint, et sa mort d'une ride. Voyez donc le cœur du moine qui aime chaque pécheur et tout de suite, sans choisir ni se lasser! ...
    J. Péladan, Le Vice suprême, 1884, p. 287.
    P. ext. [L'obj. désigne la communauté naturelle à laquelle on appartient, ou celui ou ce qui la symbolise] Aimer son pays, le souverain :
    12. Témoignons un vrai patriotisme qui fera rougir celui des soi-disant libéraux, ces damnés intrigants, hein? Crois-tu que je n'aime pas mon pays? Je veux montrer aux libéraux, à mes ennemis, qu'aimer le roi, c'est aimer la France!
    H. de Balzac, César Birotteau, 1837, p. 10.
    [Avec une idée de passion de nature affective ou physique] Aimer tel homme, telle femme :
    16. M. de Staël est parfait pour moi. S'il sait vous voir comme il parle de vous, il sera un ange, mais cela ne fait pas que sa conversation m'enchante. Je l'aime de toute la puissance de ma raison.
    G. de Staël, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1793, p. 142.
    18. Mon amour, aime-moi. Sur l'herbe chaque soir,
    Au coucher du soleil, nous viendrons nous asseoir.
    Je te ferai ceci et cela pour te plaire.
    A. Chénier, Bucoliques, Aveux, propos et plaintes, 1794, p. 146.
    19. En possédant cette femme, Eugène s'aperçut que jusqu'alors il ne l'avait que désirée, il ne l'aima qu'au lendemain du bonheur : l'amour n'est peut-être que la reconnaissance du plaisir.
    H. de Balzac, Le Père Goriot, 1835, p. 277.
    20. Tu prodigues des serments de fidélité à deux hommes eh bien, où est le si grand mal, si tu les aimes tous les deux?
    − C'est faux, bohémienne! Je te couperai la langue.
    − Charmante! Ce n'est pas ma langue qui a menti, c'est ta main; elle est trop jolie pour qu'on la coupe.
    Et en la lui baisant, la bohémienne ajouta :
    − Calme-toi. J'ai dit : deux hommes; il y a erreur. Soit, tu n'en aimes qu'un, tu trompes l'autre.
    L. Gozlan, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 145.
    21. Qu'ils racontent une anecdote, qu'ils rendent compte de ce qu'ils ont éprouvé, toujours le mot sale et physique, toujours la lettre, toujours la mort. Ils ne disent pas : cette femme m'a aimé; ils disent : j'ai eu cette femme; ils ne disent pas : j'aime; ils disent : j'ai envie; ils ne disent jamais : Dieu le veuille! ils disent partout : si je voulais!
    A. de Musset, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, p. 318.
    23. ... elle n'avait plus de lui que ces caresses d'habitude, données ainsi qu'une aumône aux femmes dont on se détache; et, comment l'aimer encore, quand il s'échappait de ses bras, qu'il montrait un air d'ennui dans les étreintes ardentes dont elle l'étouffait toujours? Comment l'aimer, si elle ne l'aimait pas de cette autre affection de chaque minute, en adoration devant lui, s'immolant sans cesse?
    É. Zola, L'Œuvre, 1886, p. 228.
    24. ... nous avons assez vécu tous les deux pour avoir appris que la désillusion est aussi une bonne condition de bonheur. Je vous aime, monsieur, d'un amour que des années de silence ont concentré, non affaibli. Pour des âmes comme les nôtres, l'amour ne va pas sans le devoir. Prenez-moi telle que je suis, pour une ressuscitée à la vie, décidée à la recommencer avec vous.
    E. Renan, Drames philosophiques, L'Abbesse de Jouarre, 1888, p. 678.
    25. ... il n'y a pas de vices qui ne trouvent dans le grand monde des appuis complaisants, et l'on a vu bouleverser l'aménagement d'un château pour faire coucher une sœur près de sa sœur dès qu'on eut appris qu'elle ne l'aimait pas qu'en sœur.
    M. Proust, À la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 716.
    26. ... en entendant M. de Charlus dire, de cette voix aiguë et avec ce sourire et ces gestes de bras : « Non, j'ai préféré sa voisine, la fraisette », on pouvait dire : « Tiens, il aime le sexe fort », avec la même certitude que celle qui permet de condamner, pour un juge, un criminel qui n'a pas avoué, pour un médecin, un paralytique général qui ne sait peut-être pas lui-même son mal, mais qui a fait telles fautes de prononciation d'où on peut déduire qu'il sera mort dans trois ans.
    M. Proust, À la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922 p. 966.
    28. Je voudrais te dire tous les vieux mots d'amour, les mots usés qui sont vrais une fois dans la vie d'un homme ... si je te dis que je t'aime à la folie, c'est que c'est vrai, c'est que je deviens fou d'amour!
    E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 57.
    Emploi abs. [L'obj. est/n'est pas suggéré par le cont.] Être amoureux :
    29. Lorsque je lis un roman, celui qui aime le plus vivement a toujours raison à mes yeux.
    G. Sénac de Meilhan, L'Émigré, 1797, p. 1657.
    30. ... le verbe est la parole par excellence, parce qu'il est l'expression exacte de l'être intelligent, et de toutes ses manières d'être, de pensée, de sentiment et d'action, et que nul autre que l'être intelligent ne peut dire, je veux, j'aime, j'agis, je suis.
    L.-G.-A. de Bonald, Législation primitive, t. 1, 1802, p. 254.
    31. ... quoique la beauté soit beaucoup, ce n'est pas assez cependant pour inspirer un attachement durable. − Madame, répondit l'Archevêque, nous ne sommes point ici en Europe, où les femmes, libres dans leur choix, ont besoin de temps pour aimer et pour être aimées, parce qu'elles ne peuvent former que des liens exclusifs et indissolubles, que le bonheur de ces liens ne s'appuie que sur des vertus, et que les vertus ne se découvrent qu'avec l'aide du temps ...
    Mme Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 128.
    34. ... elle t'aime; elle t'aime passionnément, comme une femme chaste qui n'a jamais aimé. Quarante ans est un âge terrible pour les femmes honnêtes, quand elles ont des sens; elles deviennent folles et font des folies.
    G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Une Passion, 1882, p. 825.
    35. ... les hommes ne savent jamais comment il faut aimer. Rien ne les contente. Tout ce qu'ils savent, c'est rêver, imaginer de nouveaux devoirs, chercher de nouveaux pays et de nouvelles demeures. Tandis que nous, nous savons qu'il faut se dépêcher d'aimer, partager le même lit, se donner la main, craindre l'absence.
    A. Camus, Le Malentendu, 1944, I, 4, p. 127.
    36. − Vous vous haïssez tous, cria-t-il d'une voix étranglée, puérile. Aimer, dans votre langue, ça veut dire « aide-moi à souffrir, souffre pour moi, souffrons ensemble ». Vous haïssez votre plaisir. Oui, vous haïssez votre corps d'une haine sournoise, oui, vous haïssez votre corps d'une haine sournoise, amère.
    G. Bernanos, Un Mauvais rêve, 1948, p. 969.
    37. Du moment qu'on aime, on n'est pas libre. Mais ce n'est tout de même pas pareil d'aimer quelqu'un qui se croit des droits sur vous ou quelqu'un qui ne s'en croit aucun.
    S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 448.
    En partic. Accomplir l'union sexuelle :Plus gén. (proverbe)Qui aime bien châtie bien .
    Rem. 1. Le compl. d'obj. peut être remplacé par un adv. (ailleurs = « quelqu'un d'autre ») :
    39. ... Octave ne passait plus devant la porte de Marie sans entrer, repris d'un singulier goût, d'un coup de passion, qu'il ne s'avouait même pas; il adorait Berthe, il la désirait follement, et, dans ce besoin de l'avoir, renaissait pour l'autre une tendresse infinie, un amour dont il n'avait jamais éprouvé la douceur, au temps de leur liaison. C'était un charme continuel à la regarder, à la toucher, des plaisanteries, des taquineries, les jeux de main d'un homme qui voudrait reprendre une femme, avec la secrète gêne d'aimer ailleurs.
    É. Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 260.
    ou une (loc.) prép. Cf. M. Proust, À la recherche du temps perdu, La Prisonnière, 1922, p. 92 : ,,Nous étions résignés à la souffrance, croyant aimer en dehors de nous...``
    Rem. 2. Dans la lang. class. ou littér., la pers. aimée peut être désignée par le mot objet ou par le pron. ce :
    40. Sans doute, c'est par l'amour que l'éternité peut être comprise; il confond toutes les notions du temps; il efface les idées de commencement et de fin; on croit avoir toujours aimé l'objet qu'on aime, tant il est difficile de concevoir qu'on ait pu vivre sans lui.
    G. de Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 32.

    41. ... est-il quelque chose de plus amusant, de plus original que de payer sa propre femme? On n'aime bien, en amour illégitime, que ce qui coûte cher, très cher. Vous donnez à notre amour... légitime, un prix nouveau, une saveur de débauche, un ragoût de... polissonnerie en le tarifant comme un amour coté.
    G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Au bord du lit, 1883, p. 901.
    b) [Avec une idée de choix et de désintéressement; le subst. correspondant est amitié] Aimer qqn [comme un(e) ami(e)] :
    43. ... l'opinion est un peu comme les balances; elle hausse et baisse jusqu'à ce qu'elle ait trouvé le point juste de l'équilibre. Alors elle s'arrête, et laisse en repos l'intérêt et l'inquiétude de ceux qui nous aiment. Quand je dis « ceux », je crois pourtant que c'est « celui », et je me livre à penser que tu es distingué en sentiment pour moi.
    G. de Staël, Lettres de jeunesse, 1786, pp. 78-79.
    44. ... cette année, au mois de septembre, à quatre heures du soir, par un temps gris et brumeux, j'ai embrassé pour le quitter un homme que j'aime de cette affection ardente et qui ne ressemble à nulle autre, allumée au fond de l'âme je ne sais par quelle étrange puissance réservée aux hommes de génie. M. Féli m'a mené dans la vie neuf mois durant, au bout desquels le fatal carrefour s'est rencontré. − L'habitude de vivre avec lui faisait que je ne prenais pas garde à ce qui se passait dans mon âme; mais depuis que je ne le vois plus, j'y ai trouvé comme un grand déchirement qui s'est fait au moment de la séparation.
    M. de Guérin, Journal intime, 1833, p. 180.
    45. ... et il faut toujours écrire, être toujours neuf, jeune, ingénieux, et achever mon histoire de la société moderne en action. Je puis vous dire ces choses à vous, qui êtes une vieille connaissance et qui m'aimez un peu, malgré l'isolement, les séparations et n[os] traverses, car n[ous] sommes deux vieux lutteurs et nous sommes liés par une estime réciproque.
    H. de Balzac, Correspondance, 1839, p. 643.
    46. ... Hubert dit, presque bas :
     − C'est vrai, je n'aime personne, parce que j'aime tout le monde. Je pensais même à me faire inscrire au club des indifférents.
    G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 190.
    47. L'autre jour, un religieux que j'aime beaucoup m'appelle au téléphone et me dit : « Je veux vous rassurer au sujet de l'enfer. »
    J. Green, Journal, 1949, p. 246.
    Emploi abs. :
    49. Celui qui aime son amie ou son ami l'aime dans le présent et la révolution ne veut aimer qu'un homme qui n'est pas encore là. Aimer, d'une certaine manière, c'est tuer l'homme accompli qui doit naître par la révolution. Pour vivre un jour, en effet, il doit être, dès aujourd'hui, préféré à tout. Dans le règne des personnes, les hommes se lient d'affection; dans l'empire des choses, les hommes s'unissent par la délation.
    A. Camus, L'Homme révolté, 1951, p. 294.
    c) P. anal. [Le suj. ou l'obj. désigne un animal vivant dans l'entourage d'une pers.; subst. correspondant : attachement] Aimer son chien, le chien aime son maître :
    50. L'aveugle, à qui tout pouvoit nuire,
    Étoit sans guide, sans soutien,
    Sans avoir même un pauvre chien
    Pour l'aimer et pour le conduire.
    2. [L'obj. désigne une valeur, ou un être ou un obj., etc. auquel on attache une valeur; subst. correspondant : goût, prédilection pour]
    a) [L'obj. désigne un élément mis en valeur dans un être ou dans un obj.]
    [Le compl. d'obj. est déterminé par un compl. de nom ou un adj. poss. ou dém.] Aimer le visage de qqn, aimer son sourire :
    52. Emmanuel scrutait le visage de Florentine et, au delà de ce visage qu'il aimait depuis si peu de temps, les quelques paroles, les quelques gestes qui résumaient la connaissance qu'il avait d'elle.
    G. Roy, Bonheur d'occasion, 1945, p. 418.
    [Le compl. d'obj. est accompagné d'un compl. circ. indiquant le tout auquel appartient l'élément considéré]
    Aimer qqc. en (dans) qqn :
    54. ... jamais le comte ne paraît trop vieux. Il a trente-sept ans; mais il n'a pas l'air de les avoir. On ne sait d'abord ce qu'on aime le plus en lui, ou de sa figure noble et élevée, ou de son esprit, qui est toujours agréable, ...
    B.-J. de Krüdener, Valérie, 1803, p. 9.
    55. ... il est aisé de comprendre comment une femme qui s'est beaucoup occupée des lettres et des beaux-arts, peut aimer dans un homme des qualités et même des goûts qui diffèrent des siens. L'on est si souvent lassé de soi-même, qu'on ne peut être séduit par ce qui nous ressemble : ...
    G. de Staël, Corinne, t. 3, 1807, p. 91.
    56. Ce sont d'autres raisons que des raisons d'esthétique qui ont fait la fortune des Rougon-Macquart : ce que goûte le public dans M. Zola, c'est beaucoup moins l'artiste que le descripteur sans vergogne. M. Daudet, par un rare privilège, plaît à tout le monde : mais pensez-vous que la foule et les « habiles » aiment en lui exactement les mêmes choses?
    J. Lemaître, Les Contemporains, 1885, p. 82.
    Rare. Aimer qqn en qqn :
    58. Est-ce s'avilir que vous tant supplier? Non : je n'aime en vous que vous-même, et à quelque excès que le sentiment soit porté quand il n'est accru, multiplié, que par lui-même, il reste encore honorable.
    G. de Staël, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1794, p. 249.
    59. Moi qui m'interroge toujours avec soupçon sur les sentiments que j'inspire, je ne me demandai jamais qui Lewis aimait en moi : j'étais sûre que c'était moi. Il ne connaissait ni mon pays, ni mon langage, ni mes amis, ni mes soucis : rien que ma voix, mes yeux, ma peau; mais je n'avais pas d'autre vérité que cette peau, cette voix, ces yeux.
    S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 328.
    Aimer qqc. dans qqc. :
    60. ... l'œuvre d'art, c'est à la fois l'objet exprimé et l'expression même, la traduction et l'interprétation de cet objet : mais quand l'objet est entièrement, absolument laid et plat, on est bien sûr alors que ce qu'on aime dans l'œuvre d'art, c'est l'art tout seul. L'art pur, l'art suprême n'existe que s'il s'exerce sur des laideurs et des platitudes.
    J. Lemaître, Les Contemporains, 1885 p. 317.
    b) [L'obj. désigne une pers. ou un inanimé valorisés]
    [Il désigne une chose concr.] Aimer tel(s) tableau(x) :
    [Il désigne une pers. individuelle ou coll. en tant qu'elle représente une valeur; parfois iron. ou sarcastique] Aimer tel écrivain, tel chef, tel régime politique :
    c) [L'obj. désigne une catégorie ou un type d'êtres ou de choses] Avoir ou manifester un goût prononcé pour ...
    [L'obj. est un nom au plur.] Aimer les enfants, les femmes, les livres :
    71. ... j'aime d'avance ceux qui souffrent. Ainsi, pour moi, votre mélancolie fut un charme, vos malheurs un attrait, et, du moment que vous avez déployé les agréments de votre esprit, toutes mes pensées se sont involontairement rattachées aux doux souvenirs que j'ai conservés de vous.
    H. de Balzac, Correspondance, 1822, p. 139.
    72. Du temps de M. Bonderoi, l'ancien notaire, Mme Bonderoi utilisait, dit-on, les clercs pour son service particulier. C'est une de ces respectables bourgeoises à vices secrets et à principes inflexibles, comme il en est beaucoup. Elle aimait les beaux garçons; quoi de plus naturel? N'aimons-nous pas les belles filles?
    G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Le Remplaçant, 1883, p. 867.
    B.− Emploi pronom.
    1. Emploi réciproque. [Subst. correspondant : amour ou amitié]
    a) [Avec une idée de lien moral ou spirituel] :
    91. Mes frères, commençons par nous aimer; nous nous corrigerons ensuite, et nous nous perfectionnerons réciproquement, si toutefois l'amour ne nous perfectionne pas lui-même.
    L.-C. de Saint-Martin, L'Homme de désir, 1790, p. 102.
    b) [Avec une idée de passion de nature affective ou physique] :
    94. Quand on sait composer un philtre d'amour, on ne peut se tromper sur les doses. Après une expérience aussi positive, aussi frappante, pourquoi donc ne veux-tu pas donner ces philtres à ton maître et à Béatrix? − Êtes-vous bien sûre qu'ils s'aimeront réciproquement? − Je t'ai expliqué cela tant de fois! − Je le crois, mais je ne le comprends pas parfaitement. − Si tu le crois, que faut-il de plus?
    Mme de Genlis, Les Chevaliers du Cygne, t. 3, 1795, pp. 172-173.
    95. Viens, nous nous aimerons dans ces fiers paysages
    Comme s'aimaient jadis les belles et les sages,
    Comme Socrate aimait Aspasie aux seins nus,
    Comme Eschyle, le chantre immense, aimait Vénus,
    Dans l'extase sereine et sainte, dans l'ivresse,
    L'héroïsme, la joie et l'espoir; car la Grèce,
    Terre où dans le réel l'idéal se confond,
    Seule, a de ces amours, avec l'Olympe au fond.
    V. Hugo, La Légende des siècles, t. 6, L'Amour, 1883, p. 236.
    96. Oh! l'éden immédiat des braves empirismes!
    Peigner ses fiers cheveux avec l'arête des
    Poissons qu'on lui offrit crus dans un paroxysme
    De dévouement! S'aimer sans serments, ni rabais,
    Oui, vivre pur d'habitudes et de programmes,
    Pacageant mes milieux, à travers et à tort,
    Choyant comme un beau chat ma chère petite âme,
    N'arriver qu'ivre-mort de moi-même à la mort!
    J. Laforgue, L'Imitation de Notre-Dame la Lune, Nobles et touchantes divagations, 1886, pp. 268-269.
    97. Si tu veux nous nous aimerons
    Avec tes lèvres sans le dire
    Cette rose ne l'interromps
    Qu'à verser un silence pire
    Jamais de chants ne lancent prompts
    Le scintillement du sourire
    Si tu veux nous nous aimerons
    Avec tes lèvres sans le dire...
    S. Mallarmé, Poésies, Rondels, 1898, p. 62.
    98. Tu as le visage que tu avais quand nous revenions du football, l'hiver, tout rouges, crottés, suants et heureux et que nous nous moquions des filles ensemble. Le visage de cette nuit dans le dortoir où nous avons juré de nous aimer toujours et où nous nous sommes tailladé le bras pour échanger notre sang, avec un petit couteau rouillé.
    J. Anouilh, La Répétition, 1950, III, p. 75.
    99. ... si l'amour peut exister, si ce mot peut avoir du sens, que signifie-t-il d'autre que la connaissance mutuelle dans le silence, l'intimité, l'absence de honte? On ne s'aime pas quand on sait qu'on est nus. Et on sait qu'on est nus quand quelqu'un, au même moment, vous regarde.
    A. Camus, Requiem pour une nonne, adapté de W. Faulkner, 1956, p. 876.
    2. Emploi réfl. [Subst. correspondant : amour de soi, amour-propre]
    100. Si quelqu'un se dérobe à ses enchantements,
    Qu'est-ce enfin qu'un de moins dans ce peuple d'amants?
    On brigue ses regards, elle s'aime et s'admire,
    Et ne connaît d'amour que celui qu'elle inspire.
    A. Chénier, Élégies, Les Amours, 1794, p. 85.
    101. D'où vient à l'homme la plus durable des jouissances de son cœur, cette volupté de la mélancolie, ce charme plein de secrets, qui le fait vivre de ses douleurs et s'aimer encore dans le sentiment de sa ruine?
    É. de Senancour, Obermann, t. 1, 1840, p. 93.
    102. − Je vais te dire une chose idiote que tu ne comprendras pas. Je ne m'aime plus. Je ne peux pas vivre sans m'aimer. Depuis que je ne m'aime plus... c'est votre faute. Je vous déteste, je vous hais.
    − Tu te vantes, fit-elle avec une simplicité tragique. Essaie quand même. Hais-moi. La haine ne vaut pas grand-chose, mais enfin elle vaut mieux que rien. Dieu veuille qu'elle t'aide à vivre!
    G. Bernanos, Un Mauvais rêve, 1948, p. 966.
    103. Il s'est aimé toujours, il s'aime, mais cet amour de soi n'est pas l'amour-propre. Il saisit seulement toutes occasions d'étendre et de renforcer le sentiment de son être.
    J. Guéhenno, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, p. 308.
    104. Faute de m'aimer assez, j'ai fui en avant; résultat : je m'aime encore moins, cette inexorable progression me disqualifie sans cesse à mes yeux : hier j'ai mal agi puisque c'était hier et je pressens aujourd'hui le jugement sévère que je porterai sur moi demain.
    J.-P. Sartre, Les Mots, 1964, p. 198.
     
    C.− Syntagmes usuels
    1. Aimer + adv.
    a) [Intensité + quantité.] Aimer beaucoup, combien (antéposé au verbe), davantage, moins, ne pas ... moins, de moins (plus) en moins (plus), (le) plus, (un) peu, que (antéposé), tout-à-fait, (ne pas) trop, ne pas ... du tout ...
    b) [Intensité + qualité.] Aimer bien, entièrement, éperdument, exclusivement, extrêmement, faiblement, follement, fort(ement), furieusement, grandement, infiniment, passionnément, profondément, religieusement, sobrement, violemment, vivement ...
    c) [Qualité.] Aimer librement, physiquement, réellement, simplement, tendrement, véritablement, vraiment ...
    d) [Durée.] Aimer aujourd'hui, depuis longtemps, encore, instantanément, ne ... plus, toujours ...
    2. Aimer + compl. prép.
    a) Prép. de (marquant la nature du sentiment). Aimer d'amour, de charité, d'instinct, de tendresse. [Gén. avec un subst. déterminé par un adj.] Aimer d'un amour éternel, exclusif, indigne, indéfinissable, physique, sincère, tranquille, confiant; d'une affection participant de l'habitude; d'une passion absolue, infinie, profonde; d'une étrange tendresse. [Avec un subst. déterminé par l'adj. indéf. tout] Aimer de tout cœur, de toute son âme, de tout son cœur, de tout son esprit (cf. lang. biblique); aimer du fond de son âme, de son cœur...
    b) Prép. avec. Aimer avec excès, fureur, ivresse, (une véritable) passion, (une) violence (impossible à exprimer) ...
    c) Aimer à + subst. abstr. ou verbe à l'inf. Aimer à la folie, à l'adoration, à en perdre la tête ...
    d) Autres prép. ou loc. prép. Aimer d'un point de vue strictement physique; aimer en toute générosité, en gens positifs; aimer jusqu'à la mort, jusqu'à la complicité de ses fautes, jusqu'à la fièvre; aimer par générosité; aimer par-dessus tout; aimer pour lui-même, pour son argent; aimer sans confiance... aimer comme un insensé, comme on peut ...
    e) Compl. circ. sans prép. Aimer un instant, un temps ...
    3. Subst. abstr. + de + aimer. Art d'aimer, besoin d'aimer, certitude d'aimer (ou d'être aimé), devoir d'aimer, façon(s) d'aimer, faculté d'aimer, impuissance d'aimer, joie d'aimer, manière d'aimer, pouvoir d'aimer, puissance d'aimer, volupté d'aimer, temps d'aimer ...
    D.− Termes fréquemment associés.
    1. Aimer + (quasi-) synonymes
    a) Assoc. les plus fréq. (par ordre décroissant). Aimer/estimer, chérir, aimer/adorer, aimer/admirer ...
    b) Autres assoc. Aimer/comprendre, aimer/combattre pour, aimer/cultiver, aimer/désirer, aimer/favoriser, aimer/goûter, aimer/plaire à, aimer/protéger, aimer/saisir, aimer/s'attacher à, aimer/s'amuser de, aimer/avoir du plaisir à, aimer/se rapprocher de.
    2. Aimer + anton. Aimer/haïr, aimer/mépriser, aimer/s'irriter contre, faire aimer/éloigner ...
    Prononc. − 1. Forme phon. : [eme], j'aime [ʒε:m]. On trouve également [εme], seul ou à côté de [eme], chez Barbeau-Rodhe 1930, Goug. 1969, Warn. 1968 (chez ce dernier avec la mention ,,sout.``). L'initiale reçoit une demi-longueur chez Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Pour Nyrop Phonét. 1951, p. 74 l'alternance aime/aimer donne lieu, pour le phonème initial de aimer, ,,à un son intermédiaire entre [ε] et [e]``, moins long que le [ε] de aime. Il n'interprète pas le fait en termes d'harmonisation vocalique, comme le fait Grammont Prononc. 1958, p. 41. − Rem. Antérieurement à Passy 1914, les dict. indiquent pour l'initiale de aimer le timbre [e], à l'exception de Nod. 1844, Littré et DG. Enq. : /e2m/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : aimable, aimablement, aimablerie, aimance, aimant, aimé, aimeur, aimoir; désaimer, réaimer.
    Étymol. ET HIST. − 1. Fin ixe s. « avoir du goût (pour qqc.) » (Eulalie, éd. Förster et Koschwitz, 10 : La polle sempre n̄ amast lo dō menestrier); 1262-1268 aimer + inf. « se plaire à » (Brunet Latin, éd. Chabaille, 579 ds T.-L. : Li sages hom aime mieulx a estre sire que a sembler le); 2. mil. xie s. « éprouver de l'amour (pour qqn, ici pour Dieu) » (Alexis, 50 e, éd. Paris : Plus aimet Deu que trestot son lignage); 3. 1160 « attacher du prix (à qqc.) » (Roman de Troie, éd. Constans, 11226 ds T.-L. : jusqu'à poi, s'il n'a aïe, Porra petit preisier [var. amer] sa vie); av. 1181 « estimer (à une valeur déterminée) » (Jehan Le Nevelon, La Vengeance d'Alex., éd. Schultz-Gora, 945, ibid. : Li mieudres n'ameroit son cors un seul denier), seulement en a. fr.
    Du lat. amare qui présente les acceptions 1 dep. Plaute (Poen. ds TLL s.v., 1954, 47 : damnum, quod Mercurius minime amat : namque edepol lucrum amare nullum amatorem addecet); amare + inf. (Hor., Carm., 1, 2, 50, ibid., 1956, 21 : hic ames dici pater atque princeps); 2 dep. Naveus, (Com., 37, ibid., 1951, 82 : nolo ego hanc adeo efflictim amare); avec notion d'estime dep. Ennius (Annal. frag., 269, ibid., 1952, 78 : spernitur orator bonus, horridus miles amatur). Mot de la lang. littér. remplacé dans les dial. par des loc. du type avoir chier, tenir chier.
    L'hyp. d'une collision entre aimer (succédant à amer par généralisation des formes fortes) et esmer (< lat. aestimare) qui aurait entraîné un glissement sur aimer des sens de esmer, amené ainsi à disparaître (Gilliéron, Généalogie des mots qui désignent l'abeille, Bibl. H. Études, CCXXVI, p. 267; hyp. reprise par J. Orr sur la base du m. fr. aimer chier ds Mél. Mario Roques, t. 1, 1951, pp. 217-227 et Three Studies in homonymics, Edinburgh, 1962), n'emporte pas pleinement la conviction, étant donné l'écart sém. notable entre aimer (même dans les cas précis où peut être notée une nuance d'estime, comme ds Rol., 306 et 635 et ceux où il est en relation avec prisier) et esmer, qui d'apr. les recensions ds Gdf. et T.-L. signifie avant tout « estimer » au sens matériel souvent suivi d'une indication numérique, jamais en relation avec le domaine des concepts, ni dans des syntagmes du type *esmer chier. (Meyer Lübke ds Lit. Blatt germ. rom. Philol., XI-XII, 382; C. A. Robson ds Fr. St., t. 8, pp. 57-58). Tout au plus 3 peut avoir subi l'infl. de l'a. fr. esmer (D. Griffin ds Language. Baltimore, t. 31, pp. 466-467).

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